Le Saintpaulia ionantha portent les noms communs plus évocateurs de Violette africaine, Violette du Cap , Violette de Usambara
Bien que le nom d’espèce « ionantha » signifie à fleurs de violettes, il faut établir que notre Saintpaulia ne fait pas du tout partie de la même famille que les violettes, c’est une Gesneriacée. D’autres espèces ornementales de cette famille nous sont connues : Gloxinia, Streptocarpus.
Curieusement toutes les plantes de la grande famille des Gesnériacées et donc du Saintpaulia sont tropicales à part trois Ramondia européennes. Deux se situent dans les Balkans et une belle isolée dans les Pyrénées, c’est la Ramondie des Pyrénées, qui, objectivement, lui ressemble bien un peu. Une belle citation du Comte de Bouillé rapportée dans ma Grande Flore illustrée des Pyrénées, à propos de la Ramondie , pourrait convenir aussi bien au Saintpaulia : « Joyau d’Améthyste enchâssé dans du velours »
La famille des Gesnériacées est proche de celle des Scrophulariacées, bien mieux représentée en Europe. On retrouve souvent, par exemple, cette disposition des pétales en une corolle gamopétale (pétales soudés à la base) et un peu zygomorphe avec 3 lobes un peu plus grands en partie basse, et 2 petits lobes dressés semblant séparés. Chez la vraie violette, les pétales sont libres (corolle dialypétale).J’ai choisi exprès un sujet de Saintpaulia qui n’était pas trop double pour figurer mieux les caractéristiques botaniques originelles…
La Violette du cap a ses « Fans », d’innombrables cultivars ont vu le jour, toujours basés sur l’espèce sauvage originelle, Saintpaulia ionantha originaire de montagnes de Tanzanie. Les spectaculaires rosettes de feuilles peuvent atteindre 50 cm de diamètre. Les fleurs sont d’un bleu violet moins accentué que celle que j’ai peinte.
Vous pouvez voir notre belle africaine « in situ » en cliquant là
Les collectionneurs s’intéressent aussi à quelques autres espèces du même genre comme Saintpaulia rupicola, Saintpaulia shumensis, Saintpaulia velutina
Et maintenant, parlons un peu Aquarelle…
Il se trouve qu’après de multiples essais de couleurs sur ce violet très profond et quand même lumineux, au cours desquels j’avais d’abord banni le Winsor violet puis le Magenta permanent, j’ai fini par me tourner vers un pigment qui m’inquiète un peu par son rendu « fluo » : le Rose Opéra.
Difficile d’éviter son emploi pour rendre ce violet particulier et pourtant il faut amener quelques précisions au sujet du Rose Opéra. Chez Winsor et Newton, cette couleur combine deux pigments, la quinacridone (ici le magenta quinacridone, PR 122) dont la réputation de solidité à la lumière est maintenant bien établie et la Rhodamine B violet (BV10). C’est l’apport de cette teinture fluorescente qui amène un plus. La teinture est révélée sur une résine qui ensuite est broyée en poudre, il semble que sur les lavis léger, on puisse dissocier visuellement les deux composants. La réputation de fragilité à la lumière de la rhodamine B est peut-être moins justifiée que par le passé. Les premiers rose tyrien, en gouache, étaient très fugaces, j’en ai fait une amère expérience…Cependant les fabricants ne cachent pas que cette couleur, si elle présente un attrait et un réel intérêt pour les graphistes, illustrateurs et publicitaires, n’est pas garantie sur la durée, exposée sur un mur bien éclairé. En fait, je pense qu’avec le temps, la composante de rhodamine B s’estompe et qu’il reste le Magenta quinacridone.
Les cours en PDF ont bien démarré, je pense proposer un ou deux autres sujets prochainement, vous serez toujours libres de choisir dans la liste qui s’allongera petit à petit.
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