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  • : aquarelle-bota-clairefelloni
  • : Le blog met en ligne des cours d'aquarelle botanique, il parle de mon activité d'animation de stages d'aquarelle botanique, de mon métier d'illustratrice-nature, de mon intérêt pour la tradition de la peinture naturaliste, les sites naturels,la flore, et la faune sauvage.
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Pivoines de Sourches

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 08:59

 

Que ce bouquet de trois rameaux de rosiers sauvages vous apporte toutes sortes de satisfactions en 2011 !

 

rosacanarv1

 

 Rosiers sauvages, j’ai dit ! pas églantier car d’églantier, il n’y en a qu’un et c’est Rosa canina ! Pour parler de ce que je connais un peu mieux : la flore de la Sarthe compte au moins neuf espèces distinctes dans le genre Rosa (une quarantaine d'espèces sont citées maintenant pour la flore de France, alors qu'autrefois, on en distinguait une douzaine!). Ce sont toujours des roses simples à 5 pétales, bien sûr. Nous avons eu en Sarthe quelques mentions historiques de la Rose de France (Rosa gallica). Ces indications figurent dans la « Flore du Maine » de N.Desportes (1838). Cette espèce, en protection nationale depuis 1982, n’a jamais vraiment été considérée en Sarthe comme indigène ; c’était une subspontanée. Elle n’a pas été revue à l’époque contemporaine. Rosa gallica est pourtant la mère sauvage d’une collection historique de 300 roses galliques qu’on peut voit notamment à la Cour de Commer. voir à http://www.rosagallica.org/collection-nationale.html

Sur mon image figurent à gauche les 2 espèces sauvages les plus courantes, l’églantier (rosa canina) et le rosier des champs (rosa arvensis), un peu moins connu bien que très commun ; pourtant sa belle corolle crémeuse, ses tiges sarmenteuses et souples à aiguillons fins (on ne dit pas épine pour un rosier !)et enfin son fruit assez rond et sombre, le distingue assez facilement de l’églantier !

Quant à Rosa pendulina, à droite, c’est un montagnard : le rosier des Alpes ou l’églantier à fruits pendants.

Pour reconnaître les différentes roses sauvages, il faut être attentif à toutes sortes de détails !

Le pistil s’érige-t-il en une colonne ?

Les aiguillons  sont-ils droits, à base fine, ou forts, arqués, et à base large ?

On peut aussi froisser une foliole : se révèle-t-elle glabre et lisse, glanduleuse ou collante ? Dégage-t-elle au frottement un parfum de pomme de reinette ?

La forme du fruit est importante, les sépales sont-ils persistants ? si oui, sont ils à maturité, dressés ou rabattus sur le fruit ?

Je vous passe beaucoup d’autres détails ! Et la couleur des pétales me direz-vous ? Ce n’est pas un critère très fiable ; il vient souvent en plus pour confirmer une identification.

rosamonaco1.jpg

Rosa « Jubilé Prince de Monaco » est une obtention de Meilland (2000). Ce rosier polyantha moderne dont le cœur reste crème, rappelle un peu dans ses couleurs nos églantines mais sa fleur porte environ 35 pétales : c’est une « fleur double ». Rien ne prouve que notre rosa canina soit impliquée dans sa parenté car il paraît que l’églantier du fait de son capital génétique est très délicat à travailler pour les rosiéristes…

 

 

Et à propos de rosiériste, je vous propose les 18 et 19 Juin 2011, un week-end de stage sur le thème des roses, nous aurons la chance de peindre dans le terrain de culture de Mr Jean-Pierre Vibert, à Allonnes, dont voici le site : http://www.jeanpierrevibert.com/

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 10:28

 

Voici le sujet qui a fait l’objet de notre dernier stage de week-end consacré aux fruits exotiques; pour une fois les fruits sont disposés sur un morceau de boubou en batik. 

bouboulitchis2.jpg 

A propos des bananes:

Deux espèces sauvages de bananiers Musa acuminata, et Musa balbisiana  sont les parents de Musa x paradisiaca, l’hybride (ou plutôt les hybrides) produisant toutes les variétés comestibles que nous connaissons plus ou moins par leur noms: la Cavendish, bien sûr, mais aussi la banane plantain qui est un légume, la figue sucrée, la figue pomme, la figue rose. En Guadeloupe, sur la localité de Neufchâteau, il existe une collection conservatoire, au champ de 400 variétés différentes.

Les deux espèces d’origine ont pu se rencontrer et produire naturellement un premier hybride sur un territoire commun, le sud-est asiatique et la Malaisie avec l’aide des chauves-souris qui pollinisent les bananiers dans leur milieu naturel. Très tôt (avant l’an mille) les bananiers ont été acclimatés en Afrique du Nord par les Arabes. Au 16ème siècle, les bananiers ont traversé l’Atlantique et finalement, ils sont cultivés sous tous les climats tropicaux du globe.

 Il existe aussi de beaux bananiers ornementaux, ce sont des espèces différentes.

J’ai trouvé pour notre Frécinette ou Freyssinette diverses équivalences de nom mais je n’ai pas trouvé beaucoup d’éléments sur l’origine exacte de cette petite variété…Il semble qu’elle porte d’autres noms aux Antilles comme banane-figue, poyos, figue sucrée ou figue-dessert, mais je ne suis pas certaine qu’il s’agisse précisément de la même variété.  Le mot figue signifie banane en créole.

musa-trew-ehret5.jpgJe joins à cet article, des images du 18ème siècle illustrant un ouvrage de Christoph Jacob Trew, et c’est Georg Dionysius Ehret, un grand peintre botaniste de l’époque qui a peint les planches d’origine, gravées ensuite pour cet ouvrage. Ehret a, par la suite,  travaillé avec Linné sur l’Hortus Cliffortianus, première parution imprimée exposant son système, qui a révolutionné la botanique.

musa-trew-ehret3.jpg

musa-trew-ehret.jpgComme on peut le deviner sur la gravure  en plan rapproché, la fleur terminale qui n’est pas vraiment une fleur mais un bouton floral et qui s’appelle la « popote », tient à l’abri de ses spathes (ou bractées) violettes des séries de fleurs qui donneront les « Pattes » : ce sont les groupes de bananes qui constituent le régime. Un régime,  peut contenir 10 à 15 pattes composées elles-mêmes de 12 à 20 bananes. Entre chaque patte du régime, figurait donc une spathe caduque violette puis brunâtre, qu’on peut voir sur la gravure, retroussée. Les premières spathes que libère cette popote abritent des groupes de fleurs  femelles qui donneront les bananes, mais sur la suite du développement de cette longue hampe florale retombante (la jetée), les spathes ne dégagent plus que des fleurs d’abord hermaphrodites puis mâles qui vont  se dessécher, laissant l’axe à nu au dessus de la popote. Si bien qu’en fait, dés que les fleurs femelles se sont dégagées, on peut couper la popote, cette belle fleur terminale ne ferait plus que prendre de l’énergie utile pour la maturation des bananes.

Vous saurez tout sur la vie d'un Bananier sur l'ile de La Réunion en consultant le reportage de Valérie qui a suivi son bananier au jour le jour, c'est passionnant! voir la vie d'un bananier 

 

 Il y aura bientôt un ou deux PDF consacrés aux Fruits exotiques, voir les Leçons en PDF

Modification de dates pour le stage d'atelier d'aquarelle botanique au Moulin de Seillant: le stage de 4 jours devient un simple week-end les 26 et 27 Février 2011. Voir la rubrique "Stages"

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 14:40

 

Pour notre dernier cours régulier, j’avais déniché en jardinerie deux plantes de serres chaudes. Dans ma composition, le Fittonia, comme un couvre-sol, habille la base des tiges d’un Spathiphyllum (dans une version naine), que j’ai disposées en arrière-plan en les desserrant et les répartissant un peu à mon idée.

 

fittoniaspathyph1.jpg

 

Pour retrouver des représentations anciennes de Fittonia, et réviser l’histoire de son introduction dans nos serres, il faut chercher à son ancien nom, Gymnostachium verschaffeltii. Dans le tome 13 de la Belgique Horticole  (1863), j’ai retrouvé une chromolithographie que je vous poste.

fittonia versch1L’épi floral est dit de peu d’intérêt et devrait être coupé de façon que la plante reste dans un port bas en rosette. En réalité, il n’est pas si vilain que ça en début de floraison , car les bractées qui axillent chaque fleur sont plus serrées ! La plante a donc été introduite vers 1863, dans les serres chaudes venant pour une source du Brésil et pour l’autre du Pérou.

Son habitat d’origine, les forêts pluvieuses et chaudes d’Amérique du Sud, en fait une plante exigeante quand au taux d’humidité ambiante. Elle apprécie tellement l’humidité qu’elle accepte, semble-t-il, d’être immergée dans les aquariums.

Le nom qui me semble le plus officiel est Fittonia verschaffeltii… Mais on peut la retrouver aussi sous le nom de  Fittonia albivenis (présence notée sous ce nom dans les Antilles), de Fittonia argyroneura , (en fait il vaudrait mieux dire Fittonia verschaffeltii ' argyroneura' ) et même d’Argyroneura minima, de quoi y perdre son latin ! Nos Fittonias du cours, sans doute un cultivar plus récent, sont un peu différents de l'espèce d'origine : les feuilles de la rosette terminale sont envahies de rose pâle et les bords verts sont plus ondulés.

fittonia versch3  hypoest1.jpg

Dans la grande famille des  Acanthaceae, on trouve une espèce très proche de notre Fittonia : Hypoestes phyllostachya, originaire de Madagascar, et je vous avoue que je les confondais auparavant ! Pourtant quand on les observe de près, la répartition de leurs taches est inversée : notre Fittonia est orné de taches vertes plus ou moins calées entre des nervures roses et l’Hypoestes porterait plutôt des marbrures roses entre des nervures qui restent vertes ! J’ai retrouvé une ancienne étude d’Hypoestes à disposer en regard d’un essai de couleur sur notre Fittonia, pour montrer la nuance…

Je vais fabriquer sous peu une leçon en PDF pour Fittonia et Spathiphyllum, car ce sont des godets très faciles à se procurer en jardinerie.

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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 18:55

 

caussetarn.jpgVoici un article de flore autour d'un pavé d’association végétale (Guide Gallimard Tarn), car j’ai la nostalgie du printemps sur les Causses, avec cette flore si particulière au sol calcaire, riche en Orchidées, bien sûr, mais aussi en Composées variées à observer d’un peu plus près comme  la Stéhéline et la Cardoncelle qui figurent sur le pavé ou encore la ravissante Leuzée conifère (Leuzea conifera), que je vous montre à part. Il manque une 4ème composée de charme, typique de ces milieux : la Catananche bleue (Catananche coerulea).

Sur le pavé, la Stéhéline  (Staehelina dubia ), se trouve en arrière-plan à gauche derrière la touffe d’Aphyllante (une Liliacée). La Cardoncelle (Carduncellus mitissimus), se tient au premier plan à droite, elle ressemble à la Jurinée humble (Jurinea humilis) qui existe aussi dans la région. leuzee1.jpg

 

 

 

 

La Leuzée possède un involucre de bractées scarieuses dorées-violacées, agencé comme un cône de pin, enveloppant à son sommet un petit toupet de fleurons mauves, c’est une composée tubuliflore (seulement des fleurons et pas de ligules) alors que chez la Catananche, les bractées de l’involucre sont  scarieuses aussi, mais argentées et les ligules bleues sont plus spectaculaires, c’est une composée liguliflore.

 

Pour identifier toutes ces Composées sur le terrain, je dispose du guide de Christian Bernard, « Fleurs et Paysages des Causses » (Editions du Rouergue).

 cardoncelle.jpg Voici la Cardoncelle, prise en photo cet été sur les Causses.

Pour finir, comment ne pas évoquer la reine de ces composées du Causse : la Carline à feuilles d’acanthe ou Cardabelle (Carlina acanthifolia). J’aime jouer avec ses capitules fanées qui finissent par rouler sur le sol, emportés par le vent. Sur ma photo, j’en ai accroché un dans des Prunelliers très agressifs et envahis de lichens et j’ai tenté de mettre en scène un "combat caussenard".

cardabelle

 

 

 

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 21:46

Je vous montre cette fois, des notes botaniques à l’aquarelle que j’ai prises en Aragon, il y a quelques semaines. Il faisait un peu froid pour peindre du paysage sur le motif.

florespagne1.jpg

 

florespagne5.jpgSur ma planche figure à gauche un Orchis qui ressemble pas mal à Orchis champagneuxii, mais la détermination des orchis est devenue si complexe que je n’ose l’affirmer à coup sûr.

Nous avons trouvé de petites populations de cet orchis à Otero de Sariegos, où j’avais aquarellé des pigeonniers l’an dernier (voir là)

Autour de la maison de la réserve de Vilafafila, j’ai trouvé un charmant coquelicot (Papaver hybridum) dont la couleur tranche un peu sur les autres, il est nettement plus carmin pourpré ! Ses étamines sont franchement bleues et le fruit diffère aussi beaucoup de la capsule lisse de notre papaver rhoeas, celui-ci  n’était pas difficile à déterminer.

Nous avons eu la joie de voir parader des Grandes Outardes, on peut en voir un portrait-photo sur les "numériscopages" de CK en cliquant ici !

florespagne4.jpg

Le Sarcocapnos enneaphylla est une petite plante que j’ai vu pousser en touffes compactes dans les fissures de rochers et sur les murs dans le sud des  Pyrénées, et jusqu’au nord de Ségovie puisqu’il est dessiné là au rio Duraton. Il n’existe pas ailleurs que dans les Pyrénées et en Espagne. Son nom régional de Zapatitos de la Virgen peut se traduire par Chausson de la vierge (à ne pas confondre avec le Sabot de Vénus !!!). Il était très abondant à l’Ermitio San Fruto dont je vous ai parlé récemment ! (voir )

florespagne3.jpg Sur la paramera poussait en abondance une petite sauge, dont je suis presque sûre qu’il s’agit de la Sauge verveine (Salvia verbenaca) mais la feuille à la base était très découpée…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et maintenant une devinette:

Sauriez-vous me dire quelles sont les deux plantes de ma planche qui sont de la même famille bien que d’apparence très différente ? Je vous donne un indice : le Sarcocapnos est un genre très proche des Corydales et des Fumeterres et à ce titre, très proche aussi de… de ?

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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 01:17

Voici donc ma version du Clivia miniata, peinte en préparant les stages de février d'aquarelle botanique.

clivia9592
Nous avons à la Société d'Horticulture de la Sarthe, de beaux livres anciens.
J’ai retrouvé dans le « Van Houtte » ( Flore des jardins de l’Europe, tome 9) une chromolithographie en  couleur de notre Clivia miniata, accompagnée d’un texte très intéressant, puisqu’il date de 1854, donc 26 années seulement après la description officielle du genre Clivia et l’année même pour notre Lis du Natal, aussi nommé Lis de St Joseph et par les anglophones, Bush Lily.

Le premier Clivia décrit en Europe :   Clivia nobilis

Il est nommé par John Lindley en  1828. Le découvreur en 1813 était le naturaliste anglais William J Burchell.

Clivia nobilis possède une ombelle de fleurs tubulaires et pendantes ; ce serait à la suite d’une erreur de plant, donné pour de l’agapanthe, que la duchesse Lady Charlotte Florentia Clive, Baronne de Northumberland vit fleurir chez elle cette belle amaryllidacée et eut ainsi le bonheur de donner son nom à tout un genre.

 Le genre Clivia se différencie notamment par le fait que la hampe florale et le bel emboitage des feuilles ne jaillissent  pas d’un bulbe,  la plante est dotée de grosses racines charnues tenant un peu le même rôle de réserve.

Un jour de 1928, le Clivia nobilis fait l’objet de deux articles sous la plume de deux célèbres auteurs du monde botanique de l’époque et dans les deux revues de références en Angleterre. Sir William Hooker décrit la plante pour le Botanical magazine et John Lindley pour le Botanical register.

Maintenant parlons de Clivia miniata, le Lis du Natal :

C’est le seul Clivia qui possède des fleurs dressées et ouvertes.


imantophyllum-miniatum.jpgSur cette planche de 1854, la plante vient d’être nommée Imantophyllum miniatum Hook., car bien qu’il s’agisse d’une nouvelle espèce, Sir William Hooker qui l’a nommée, est resté encore fidèle au nom de genre qu’il donna en 1828.

Il s’agit bien de notre Clivia miniata Lindl., le nom de genre  qui a prévalu n’est pas  Imantophyllum  mais  Clivia, choisi par Lindley . Dans le Van Houtte, la plante est dite originaire de Port-Natal en Afrique australe (En 1835, Port-Natal est rebaptisé Durban ).  
L’auteur mentionne qu’elle fut importée  chez MM. Backhouse et présentée par la Société d’Horticulture de Chiswick en Février 1854. Les pépinières Backhouse de York furent fondées en 1815 par James et Thomas Backhouse. James voyagea pendant 10 ans en Australie, à travers l’océan indien, et enfin en Afrique du Sud. En botaniste consciencieux, il recueillait des plantes et des semences et les faisait parvenir à sa pépinière et à Sir William Hooker qui pouvait ainsi les identifier.


Un hybride de Clivia:
Imantophyllum cyrtanthiflorum 
En 1869, Van Houtte, décrit un hybride obtenu  par (il dit : un de nos fidèles vieux chef de section), c’est  Charles Raes qui a  pollinisé le premier clivia connu (Clivia nobilis)  avec le nouveau venu (C.miniata). J’ai retrouvé aussi l’illustration du Van Houtte ainsi que la note où le rédacteur s’amuse du fait que cet hybride, présenté sans commentaires «  à l’un de nos meilleurs botaniste ??? » a été d’emblée nommé comme une nouvelle espèce et baptisée Imantophyllum cyrtanthiflorum.
 
imantophyllum-cyrt.jpg
Au vu de la légende figurant sous la planche, on est en droit de penser que c’est peut-être bien John Lindley lui-même qui s’est fait piéger…
A la décharge des piégeurs, il faut dire qu’à cette époque, les hybridations n’étaient pas bien vues.

On peut constater que la plante avec ses cloches semi-pendantes se situe bien à mi-chemin des deux parents, d’après Van Houtte, elle présente l’intérêt d’être  très florifère, ce qui est souvent le cas des hybrides.

Des nouvelles des stages d'aquarelle botanique à venir:
Celui du 1er Mai au Mans est complet
Encore des places dans les 2 stages de terrain de Juillet

Un stage aura bien lieu dans le Gard, cette année à l’Ascension

au Mas Vincent comme l'an dernier: voir
du jeudi 13 mai au dimanche 16 mai 2010
Il faut prendre contact avec Valérie
(ou moi, je transmettrai)
"Mas Vincent"   

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 18:08

Le Chimonanthe précoce (Chimonanthus praecox) est un arbuste de la famille des Calycanthacées, d’origine chinoise.

La traduction du Grec donne  pour le nom de genre Cheimon= hiver et  Anthos= fleur , il s’agit bien d’une Fleur d’Hiver précoce puisqu'elle fleurit en Janvier- Février et je reste surprise qu’à cette époque de l’année, le parfum de certains  arbustes tels celui-ci se diffuse si fortement alentour ( c’est le cas aussi pour le Chèvrefeuille odorant, fleuri  en ce moment).


chimonanthe
Introduit vers 1766 en Angleterre, notre Chimonanthe porte d’abord le nom de Mératie odoriférante (Meratia fragrans), c’est sous ce nom qu’il figure dans « L’Herbier général de l’Amateur » de J-L-A Loiseleur-Deslongchamps.

Je vous pose un lien sur la planche illustrant cet ouvrage célèbre de 1827, une gravure d'après Pancrace Bessa (un élève de Redouté): link

Les horticulteurs de cette époque ont cru bien faire en le maintenant à l’abri des grands froids et c’est pourquoi il végète un certain temps jusqu’à ce qu’on se décide à l’installer en pleine terre dans les jardins d’Europe. Loiseleur-Deslongchamps  déclare que les fruits sont souvent absents sous nos climats mais que la plante se marcottant très facilement, le mieux est de la reproduire de cette façon-là. En Chine, le Chimonanthe pousse dans des forêts de l’étage montagnard.

Ma  petite recherche sur l’étymologie du nom de genre m’a amené sur un texte de Georges Métailié, « Notes à propos des citations implicites dans les textes techniques chinois », et j’y ai trouvé des détails amusants sur notre Chimonanthe. En Chine, il s’appelle Lamei, mais son parfum délicieux l’a très tôt fait connaître et on distingue au moins 3 variétés :

- La 1ère, issue de graines, ni greffée, ni bouturée donne de petites fleurs peu odorantes, elle est considérée comme médiocre et ne mérite que le nom de  Mei-mouche de chien (Goulingmei)

- La 2ème, greffée ou bouturée donne des fleurs plus espacées et épanouies bien que toujours en forme de coupe, c’est le Mei-bol de moine (Quingkoumei)

- La 3ème, à fleurs denses et très parfumées, d’un jaune profond a pris le nom de Mei-parfum de santal (Tanxiangmei)


chimonanthus5.jpgUn autre renseignement, précieux pour moi si je me décide, un jour, à broyer du noir  :

Les Chinois faisaient macérer l’écorce du Chimonanthe dans l’eau destinée à broyer l’encre et celle-ci prend alors des reflets brillants.










J’inaugure avec cet article une nouvelle catégorie « Flore » car j’ai envie parfois d’approfondir sur certains des sujets des « Petites leçons ».
Je vous ai posté tout de même la palette des couleurs ainsi qu'un petit essai du cours de quelques fleurs en cours de réalisation.

chimonanthe3.jpg

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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 15:02


Je reprends cette fois-ci un article de notre bulletin de la Société d'Horticulture de la Sarthe, pour lequel j'avais fait quelques recherches sur les Primevères horticoles et leurs origines sauvages. 
 







Dans nos régions de plaine, il existe trois espèces de primevères de la section "Vernales"
On ne présente plus le Coucou (Primula veris) ni la Primevère acaule (Primula vulgaris) mais on peut évoquer un peu plus précisément la troisième : la Primevère élevée (Primula elatior) plus rare.

C’est une espèce forestière ou de lisière portant sur une tige unique un petit bouquet de fleurs jaune-pale penchant gracieusement d’un coté. Les corolles ni en clochettes, ni étalées en font une sorte de moyen terme entre les deux autres.

Les hybrides naturels de ces 3 espèces sont donc logiquement au nombre de 3 et officiellement nommés:
-          Primula x digenea ( Croisement de P.vulgaris par P.elatior )

-          Primula x media ( Croisement de P.elatior par P.veris )

-          Primula x polyantha ( Croisement de P.vulgaris par P.veris )


Primula x polyantha

En fait, ce dernier serait le plus fréquent en Sarthe, peut-être le seul, les territoires des trois espèces se recouvrant peu. Les parents sont en présence  surtout  dans l’Ouest du département car la primevère acaule se localise sur le massif armoricain, et le coucou est plus fréquent dans le Centre et l’Est de la Sarthe. Cet hybride présente un aspect très variable et ressemble parfois beaucoup à la primevère élevée (Primula elatior). Je l’ai photographié en 1991 en Charnie au bord du Palais au cours d’une sortie botanique. On nous fit remarquer sa robustesse, ses clochettes plus larges et plus pales que sur le Coucou.

En 1905, notre célèbre botaniste régional, Ambroise Gentil a écrit un article intitulé : « Observations à propos de Primevères hybrides » ou il cite uniquement cet hybride  sous son ancien nom : Primula x variabilis entre  Parigné l’évêque et Ruaudin. Il y démontre l’importance du vent supérieure à celle des insectes pour que surviennent ces hybrides, et leur variation d’aspect est, pour lui, due à l’influence plus grande du pied mère : le porte-graine sur lequel est venu se déposer le pollen (qui vient du père) amené par le vent. Deux morphologies bien distinctes en découlent selon que le pied mère est le coucou ou la primevère acaule.


 
Nous voyons là l’origine de toute la section des Polyantha : depuis des siècles cet hybride fertile et  naturellement très polymorphe a fourni des échantillons remarquables qui croisés entre eux et en faisant aussi intervenir des variantes locales ont fini par produire une grande variété de couleur (bleu mauve, rouge vif, jaune orangé), et des fleurs plus grandes en bouquets dressés sur des tiges robustes.
Les Anglais, les Hollandais semblent avoir été très actifs dès le 17ème siècle, j’ai trouvé mention d’hybrides blanches, pourpres, bleutées et de blanches doubles au Jardin botanique d’Oxford en 1648 , les primevères doubles sont plus anciennes encore mais jaunes ou blanches seulement .




L'aquarelle que voici d'une primevère horticole du Jardin des Plantes du Mans, n'est pas sans évoquer la Primula elatior .
Sur cette espèce les recherches et sélections remonteraient au Moyen-age. Plus tard, les vraies hybridations ont visé à obtenir des tiges solides, un bouquet terminal fourni de fleurs plus grandes, des couleurs chatoyantes.
Parfois un cœur contrasté et même un liseré clair leur donne une allure précieuse : ce sont les menues « Gold-laced-hybride » ou Primevère à galon d’or qu’il ne faut pas confondre avec les Auricules.
Les Anglais, très amateurs de primevères ont, depuis le 17ème siècle, cherché à stabiliser toutes sortes de formes originales voire insolites : par exemple, dans la « Jack in the green » le calice s’est changé en une collerette de feuilles vertes.

Ici, au Jardin des Plantes, est surtout utilisé un cultivar baptisé « Crescendo » classé plutôt dans les hybrides de P.elatior mais parfois avec les Polyantha. Ses atouts, une bonne rusticité (il résiste bien l’hiver) et la hauteur de sa tige solide (30cm), ont présidé à ce choix. Il ne semble pas répandu dans les jardineries qui lui préfèrent un groupe général du nom de P.Vulgaris « Grandiflora », proposant une infinité de coloris.

 

Et pour le plaisir, un petit tour sur Internet : http://www.barnhavenprimroses.com/

               

 

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