Voici le sujet qui a fait l’objet de notre dernier stage de week-end consacré aux fruits exotiques; pour une fois les fruits sont disposés sur un morceau de boubou en batik.
A propos des bananes:
Deux espèces sauvages de bananiers Musa acuminata, et Musa balbisiana sont les parents de Musa x paradisiaca, l’hybride (ou plutôt les hybrides) produisant toutes les variétés comestibles que nous connaissons plus ou moins par leur noms: la Cavendish, bien sûr, mais aussi la banane plantain qui est un légume, la figue sucrée, la figue pomme, la figue rose. En Guadeloupe, sur la localité de Neufchâteau, il existe une collection conservatoire, au champ de 400 variétés différentes.
Les deux espèces d’origine ont pu se rencontrer et produire naturellement un premier hybride sur un territoire commun, le sud-est asiatique et la Malaisie avec l’aide des chauves-souris qui pollinisent les bananiers dans leur milieu naturel. Très tôt (avant l’an mille) les bananiers ont été acclimatés en Afrique du Nord par les Arabes. Au 16ème siècle, les bananiers ont traversé l’Atlantique et finalement, ils sont cultivés sous tous les climats tropicaux du globe.
Il existe aussi de beaux bananiers ornementaux, ce sont des espèces différentes.
J’ai trouvé pour notre Frécinette ou Freyssinette diverses équivalences de nom mais je n’ai pas trouvé beaucoup d’éléments sur l’origine exacte de cette petite variété…Il semble qu’elle porte d’autres noms aux Antilles comme banane-figue, poyos, figue sucrée ou figue-dessert, mais je ne suis pas certaine qu’il s’agisse précisément de la même variété. Le mot figue signifie banane en créole.
Je joins à cet article, des images du 18ème siècle illustrant un ouvrage de Christoph Jacob Trew, et c’est Georg Dionysius Ehret, un grand peintre botaniste de l’époque qui a peint les planches d’origine, gravées ensuite pour cet ouvrage. Ehret a, par la suite, travaillé avec Linné sur l’Hortus Cliffortianus, première parution imprimée exposant son système, qui a révolutionné la botanique.
Comme on peut le deviner sur la gravure en plan rapproché, la fleur terminale qui n’est pas vraiment une fleur mais un bouton floral et qui s’appelle la « popote », tient à l’abri de ses spathes (ou bractées) violettes des séries de fleurs qui donneront les « Pattes » : ce sont les groupes de bananes qui constituent le régime. Un régime, peut contenir 10 à 15 pattes composées elles-mêmes de 12 à 20 bananes. Entre chaque patte du régime, figurait donc une spathe caduque violette puis brunâtre, qu’on peut voir sur la gravure, retroussée. Les premières spathes que libère cette popote abritent des groupes de fleurs femelles qui donneront les bananes, mais sur la suite du développement de cette longue hampe florale retombante (la jetée), les spathes ne dégagent plus que des fleurs d’abord hermaphrodites puis mâles qui vont se dessécher, laissant l’axe à nu au dessus de la popote. Si bien qu’en fait, dés que les fleurs femelles se sont dégagées, on peut couper la popote, cette belle fleur terminale ne ferait plus que prendre de l’énergie utile pour la maturation des bananes.
Vous saurez tout sur la vie d'un Bananier sur l'ile de La Réunion en consultant le reportage de Valérie qui a suivi son bananier au jour le jour, c'est passionnant! voir la vie d'un bananier
Il y aura bientôt un ou deux PDF consacrés aux Fruits exotiques, voir les Leçons en PDF
Modification de dates pour le stage d'atelier d'aquarelle botanique au Moulin de Seillant: le stage de 4 jours devient un simple week-end les 26 et 27 Février 2011. Voir la rubrique "Stages"