Encore cette année nous avons mêlé nos traces de pas à celles des moutons. Chassés par une météo calamiteuse, nous sommes, d’étapes en étapes, arrivés jusqu’en Crau pour trouver le soleil.
Comme j’avais plus envie de peindre du paysage pour changer, je me suis un peu consacrée aux ciels et aux nuages. Voici donc deux versions pour une vue sur laquelle les Alpilles, au fond, se détachaient en mauve, à droite on sent l’ébauche bleutée du Petit Lubéron.
Sur la seconde, mon gros nuage est fait de Violet Winsor + Auréoline, (trop d’auréoline, je crois) ; le ciel est d’Outremer plus ou moins mêlé de Winsor green blue shade ; c’est un vert émeraude à la Phtalocyanine qui fait basculer l’outremer vers la nuance plus turquoise qui existe en descendant vers l’horizon.
J’ai donc herborisé un peu sur le coussoul de Crau, c’est ainsi qu’on nomme ce sol steppique fait principalement de galets apportés, il y a bien longtemps par la Durance qui formait là un delta.
Le coussoul ne ressemble pas au lapiaz du Plateau de Leucate, ( voir là, mon article du printemps) mais pourtant on y retrouve les mêmes brachypodes rameux et d’autres plantes rares qu’on voit plus tôt en saison sont communes aux deux milieux… Cette fois, j’y ai fait connaissance avec la Carline laineuse (Carlina lanata), qui fait partie d’un cortège de piquantes très fourni (on y trouve aussi la Centaurée Chausse-trappe, le Scolyme d’Espagne, le Panicaut champêtre…et bien d’autres !). Ils ne sont plus là, les moutons et heureusement pour eux car il n’y a plus grand-chose d’appétissant à se mettre sous la dent !
Les troupeaux avaient déserté la grande bergerie de Peau de Meau et j’en ai profité pour prendre des photos de l’intérieur qui présente une vaste et belle charpente reposant sur d’imposants piliers de pierre.
Sur ces piliers, autour d'une porte d'entrée et surtout sur le mur pignon de la bergerie, on peut observer de nombreux graffitis anciens laissés par les bergers; le nom de grafitti ne convient guère, d’ailleurs car certains sont habilement gravés surtout évidemment cette très belle « Fleur à la cruche » qui date de 1893, et qui bien sûr, me touche particulièrement.