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  • : aquarelle-bota-clairefelloni
  • : Le blog met en ligne des cours d'aquarelle botanique, il parle de mon activité d'animation de stages d'aquarelle botanique, de mon métier d'illustratrice-nature, de mon intérêt pour la tradition de la peinture naturaliste, les sites naturels,la flore, et la faune sauvage.
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Pivoines de Sourches

Pour acquérir un print numéroté et signé de mes aquarelles de Pivoine du Château de Sourches, cliquez  là 

 

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24 novembre 2016 4 24 /11 /novembre /2016 11:43

J’ai fait quelques recherches sur cette belle pivoine que je peins en ce moment d’après mes notes de terrain prises en Mai dernier au Château de Sourches, et il s’avère que les horticulteurs ne sont pas d’accord sur son origine. Elle est pourtant très identifiable et bien différenciée des autres avec ses pétales à 2 couleurs, carminés au cœur et pratiquement blancs sur les bords. Le cœur n’est pas toujours agrémenté de ces étamines pétaloïdes qui figurent sur mon sujet ; il est parfois plus simple et laisse paraître les carpelles au milieu alors que sur mon sujet ils sont invisibles. Le feuillage de cette pivoine est splendide, très lumineux, intense et brillant et les boutons et les tiges très carminés également.

Des notes de Mai 2016 sur le bouton et le feuillage

Des notes de Mai 2016 sur le bouton et le feuillage

Notes de terrain pour Jeanne Cayeux

Notes de terrain pour Jeanne Cayeux

D’après Alain Tricot, elle est une création pour leur maison, de Cayeux en 1937. La maison Cayeux est surtout renommée pour les Iris et aucune allusion à cette pivoine n’est faite dans leurs collections, ce qui peut sembler bizarre… Il existe également une aubriète « Jeanne Cayeux », du coup j’ai cherché à savoir qui était Jeanne Cayeux et je n’ai rien trouvé sur la toile !

Pour une autre maison réputée pour ses pivoines, « Les pivoines Rivière », Jeanne Cayeux serait une obtention plus récente de Cauderon pour la maison Rivière. L’intérêt pour les pivoines d’André Cauderon est bien connu, j’ai d’ailleurs peint juste auparavant une pivoine de son cru (« Alexandre ») qui figurera bientôt dans la collection de Prints du Château de Sourches. Je vous rappelle à ce propos (et pour vos cadeaux de Noël), le lien sur la boutique du château qui présente maintenant davantage de pivoines et venant d'autres peintres que moi:

http://www.chateaudesourches.com/boutique/

 

Quoi qu’il en soit, voici après mes notes de terrain quelques vues de l’avancement du travail pris dans le feu de l’action avec mon téléphone portable donc la qualité des images n’est pas aussi bonne que sur les scans mais l’original est toujours tendu sur son contreplaqué. Je n’ai pas encore contrasté le feuillage avec des glacis et la corolle florale en est aux premiers travaux de mise en couleur : il ne s’agit pas de trop terminer un endroit tant que le reste n’est pas placé en couleur ! Au début c’est surtout les nuances de couleurs qui sont recherchées ensuite les glacis donneront plus d’intensité et de contraste pour le modelé en valeurs de mon sujet.

Le tout début et l'état d'avancement actuel
Le tout début et l'état d'avancement actuel

Le tout début et l'état d'avancement actuel

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11 juillet 2016 1 11 /07 /juillet /2016 21:37

Je suis en ce moment sur la réalisation de mes nouvelles planches 2016 pour le Conservatoire de la Pivoine du Château de Sourches. Les prints de grande qualité, numérotés et signés, qui en seront tirés ensuite par les édtions d'art TIPEA, seront ajoutés à la collection déjà existante commencée l’an dernier et qui fait maintenant appel à plusieurs autres artistes. Sans trop vous dévoiler de mes planches terminées, je peux quand même vous montrer ma démarche de travail.

Le bouton de "Joséphine Sénéclauze"
Le bouton de "Joséphine Sénéclauze"

La floraison s’étage de la mi-Avril à la mi-Juin environ ; il faut surtout profiter de cette période pour prendre des notes sur place, mémoriser les dimensions et les couleurs justes que l’appareil photo n’est pas capable de traduire.

Une pivoine, une fois épanouie, continue de changer de couleur entre le début et la fin de sa floraison, c’est le piège qui peut nous guetter si l’on se base sur la vision d’une seule journée.

Pour celle dont je vous montre ici les notes préparatoires, j’ai pu étudier un bouton de façon assez détaillée lors d’une première visite, puis noter plus rapidement la fleur bien ouverte en m’attachant surtout aux couleurs en lumière naturelle. Sur mon brouillon qu’on voit posé ci-dessous sur le tabouret, j’ai surtout précisé la zone où les pétales s’écartent révélant la profondeur de la tête florale.

Premier portrait de Joséphine Sénéclauze

Premier portrait de Joséphine Sénéclauze

Un fragment de Joséphine
Un fragment de Joséphine

La pivoine s’étant révélée plus volumineuse par la suite, j’ai dû corriger la forme d’après mes photos. L’idéal pour moi n’est pas que le sujet se trouve en plein soleil car la forme se perd dans les contre-jours apportés entre les pétales et en fait je tâche de profiter que le soleil soit un peu voilé pour les nombreuses photos que je prends par la suite. Pour mieux percevoir la forme et les emboîtements de pétales c’est bien préférable. Il existe au cœur d’une pivoine une luminosité naturelle due probablement au fait que les pétales se renvoient des couleurs chaudes. Les pétales extérieurs au contraire accrochent plus facilement des nuances claires et fraiches.

On pourrait croire que le feuillage est toujours un peu semblable en couleurs comme en forme générale, et ce n’est pas du tout le cas ; il est parfois assez mat avec de grandes folioles terminales comme pour cette « Joséphine Sénéclauze » que je vous montre ici, et parfois il est beaucoup plus clair et découpé avec des folioles plus petites. Si le feuillage est brillant le rendu est forcément très différent avec des contrastes bien plus forts !

Pour revoir les prints des pivoines 2015, vous pouvez vous rendre sur la boutique du château :

http://www.chateaudesourches.com/boutique/

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23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 15:39

La prochaine planche botanique que je vais réaliser devra faire figurer côte à côte deux petites printanières des talus, la Corydale solide (Corydalis solida) et la Corydale creuse (Corydalis cava).

La première est assez commune par endroit et j’ai la chance d’en trouver tout près de chez moi le long de la Sarthe ; la seconde en revanche est plus difficile à trouver mais je pense l’avoir vue dans la région d’Annecy et je dois bientôt confirmer mon identification de l’an dernier sur le terrain !

C’est le bulbe qui est plein dans la C. solida et creux dans la C. cava. L’autre différence notable se trouve dans les bractées situées à l’aisselle de chaque fleurette ; celles de la Corydale solide sont de petits éventails digités. Les deux plantes ne dépassent guère 20 cm à la floraison et pour meubler ma planche, il faudra figurer des détails et coupes de fleurs, puis de fruits, et une coupe sur le bulbe.

Détails pour la Corydale solide

Détails pour la Corydale solide

Ma loupe éclairante
Ma loupe éclairante

J’ai découvert les vertus de la loupe éclairante pour étudier ces petits détails dans mes études préliminaires et même si jusque-là j’avais pu m’en passer (étant myope ma vue de près était très bonne), l’âge venant, cet outil est devenu indispensable ! Il faudra tout de même que je sois attentive à la température des couleurs car il me semble que cette lumière très blanche les durcit et bien sûr une lumière du dessus écrase les contrastes. Je reste toujours convaincue que rien ne vaut une source de lumière naturelle et latérale pour rendre une plante vivante et qu’on la perçoive bien en volume.

Corydale à la loupe

La loupe éclairante donne une vision purement scientifique où ne figure guère que la « couleur propre », c’est-à-dire dépouillée des valeurs d’ombres et de lumière qui s’y ajoutent pour rendre le volume.

Pour finir je vous rappelle que j’anime encore quelques stages ce printemps, celui du Mans début Mai est déjà bien rempli mais un autre week-end au Moulin de Seillant qui s'intéressera plus particulièrement à la flore printanière des environs du moulin, est programmé les 21 et 22 Mai.

Les conditions sont visibles sur l'affiche ci-dessous. Nous en sommes à 3 inscriptions; même si je peux mieux m'occuper de chacun, 3 c'est un peu juste et ce serait bien dommage d'y renoncer car le lieu et la formule en demi-pension sont très attrayants ! Contactez-moi si cela vous intéresse et je vous renverrai sur le mail de la présidente de l’association.

Corydale à la loupe
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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 17:12

L’an dernier j’ai eu une commande d’illustration pour un poster mettant en scène la faune des eaux vives de l’Orne pour la Sattema.

La Sattema, c’est le Service d’Appui Technique aux Traitements des Eaux et aux Milieux Aquatiques, qui dépend en fait du Conseil départemental de l’Orne.

Une photo de mon original, d'un format 40 x 50 cm, sur Arches satiné 300gr.

Une photo de mon original, d'un format 40 x 50 cm, sur Arches satiné 300gr.

Il fallait donc montrer à la fois ce qui pouvait être observé dans l’eau et sur les rives d’un cours d’eau pas pollué (ou le moins possible…) comme le Sarthon ou la Rouvre par exemple. Bien sûr, il y a là une vision un peu idéalisée car la loutre, si elle est maintenant surement présente par endroits dans le département n’est pas du tout commune ; et la mulette perlière est rarissime sinon disparue. Mais enfin, si cela peut contribuer à faire prendre conscience au public de l’importance de la qualité des eaux, et si cela peut faire réaliser à certains riverains de ces précieux petits cours d’eau propre à quel point ils sont chanceux et combien il importe de maintenir cet état de choses, tout le monde y gagnera !

Le scan d'un détail plus fidèle en couleurs que mes photos!

Le scan d'un détail plus fidèle en couleurs que mes photos!

A propos de la mulette perlière (Margarita margaritifera), il ne faut pas la confondre avec des moules d’eau douce du genre Unio qui sont beaucoup moins rares. Son cycle de reproduction est très compliqué et si elle arrive au stade adulte, elle vit cent ans ! Le plus important serait donc d’en voir des jeunes, pour être rassuré sur la pérennité de cette mulette mais hélas, c’est rarement le cas dans l’Orne.

La recherche des perles qu’elle est susceptible d’abriter (une perle sur mille mulettes environ) a causé de vrais gâchis dans certaines régions de France où elle abondait autrefois. Les perles étaient bien moins régulières que celles que nous connaissons, de culture, mais Marie de Médicis les a trouvées suffisamment à son goût pour en exiger une quantité énorme destinée à recouvrir une robe pour le baptême de son fils Louis XIII. Un peu plus sur le sujet à voir là :

http://www.life-moule-perliere.org/perles-precieuses.php

La mulette filtrant l'eau, quelques vairons et à droite l'écrevisse à pieds blancs

La mulette filtrant l'eau, quelques vairons et à droite l'écrevisse à pieds blancs

J’ai installé dans le coin droit une Ecrevisse à pieds blancs qui est aussi une espèce emblématique en forte régression car elle est très exigeante sur la qualité et l’oxygénation des eaux. D’autre part, une vilaine concurrente, l’écrevisse du Pacifique lui fait un tort considérable ; cette dernière est pourchassée dans les cours d’eaux ou l’espèce à pieds blancs existe encore !

Le Chabot et la Lamproie de Planer font également partie de ces espèces témoignant de la pureté d’un cours d’eau. Dans les années 60 le Chabot (en bas et à gauche du poster) n’était pas rare et je connais un sarthois qui gamin les attirait en disposant dans le courant une boite de conserve vide, juste pour observer et relâcher ensuite ce drôle de petit poisson cavernicole.

Voilà pour finir l’original près du poster ; j’espère que ce dernier sera bien distribué et vu dans les écoles, les mairies et autres lieux publics ornais et pourquoi pas même plus loin !

Voilà pour finir l’original près du poster ; j’espère que ce dernier sera bien distribué et vu dans les écoles, les mairies et autres lieux publics ornais et pourquoi pas même plus loin !

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12 janvier 2016 2 12 /01 /janvier /2016 19:07

L’Hellébore noir (Helleborus niger) ou Rose de Noël appartient à la famille des Renonculacées. Elle n’est reconnue comme indigène en France que dans quelques stations des Alpes du sud, et encore son statut de sauvage est discuté car depuis fort longtemps elle est cultivée d’abord pour des fins médicinales, ce qui ne perturbait pas son identité mais a pas mal contribué à sa raréfaction, puis pour son intérêt horticole, et alors, de multiples sélections et hybridations ont peut-être influé sur sa forme originelle. Bien qu’elle se nomme Rose de Noël, elle fleurit plutôt en février-mars et son habitat naturel serait une forêt claire, une hêtraie de l’étage alpin ou subalpin, sur des pentes de pierres calcaires. Peut-être la trouverait-on plus facilement en Europe centrale…

Hellébores

Cette plante n’est pas très haute, on peut dire qu’elle est acaule car les feuilles sont basales, il y a parfois une petite feuille bractéiforme sur la tige, mais le plus souvent la fleur est solitaire sur une tige simple. Les cultivars cherchent souvent à l’enrichir en fleurs sur sa tige et à l’agrandir en taille pour créer un effet de masse plus imposant. Par contre les fleurs de l’Hellébore noir sont naturellement de grande taille et une propension à rosir au revers des pétales et surtout en fin de floraison existe bel et bien dans ses stations montagnardes. Une couronne discrète de nectaires à la base des étamines, en forme de petits cornets plats d’un jaune-verdâtre, passe souvent inaperçue.

Les feuilles du genre Helleborus sont pédalées.Il s’agit d’une forme très particulière en lyre: le pétiole se divise d’abord en deux et chacune des ramifications donnent des folioles d’un seul côté, en éventail. Les folioles de notre Rose de Noël sont coriaces, brillantes et un peu dentées au bout et en dessous elles sont plus claires et mates.

Hellébores

Dans mon jardin j’ai un cultivar, Helleborus x Ericsmithii, qui avec le temps s’est un peu tassé au sol, mais les fleurs sont tout de même moins grandes, en petits bouquets et plus colorées et je vous joins pour finir une palette de couleurs pour les aquareller car ce cultivar me semble assez répandu dans les jardineries (ou d’autres qui sont assez proches d’aspect). On retrouve fréquemment les mêmes nuances : il ne faut pas hésiter à casser le magenta avec du vert d’un côté et de l’autre des verts plus ou moins lumineux avec une pointe de magenta ! dans le mouillé d'un pétale à la fois on peut faire fuser ses couleurs ( le vert tilleul 1 au milieu et du magenta sur les bords) et le résultat est forcément séduisant !

Hellébores
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26 décembre 2015 6 26 /12 /décembre /2015 14:54

Le moment est venu de vous révéler une partie de mon activité de 2015 sur laquelle je restais discrète jusque là.

Le printemps dernier, à plusieurs reprises je me suis rendue dans les douves sèches du château de Sourches qui sont devenues un écrin pour la magnifique collection de pivoines de Bénédicte de Foucaud, châtelaine et aussi une passionnée de ces fleurs généreuses que tout peintre de botanique rêve d’immortaliser ! Le Conservatoire de la pivoine du château de Sourches est né officiellement à la mi-Mai 2015 et il est d’ores et déjà la plus importante collection visible de ce genre puisque 1500 variétés y sont recensées. Il faut voir ce lieu entre avril et juin, c’est magique !

« Red Glory » est un hybride Paeonia officinalis x albiflora, (Auten, 1937). Elle est précoce, c’est la première que j’ai peinte.

Pivoines de Sourches
Bénédicte présente sa collection sur cette page : http://www.chateaudesourches.com/conservatoire-de-la-pivoine/

Les cinq aquarelles que j’ai peintes sont le début d’un inventaire de toutes ces belles variétés, inventaire qui fera surement appel à d’autres peintres à l’avenir, car l’entreprise est audacieuse. Nous avons veillé à proposer un éventail de couleurs différentes pour cette première série car, en attendant de pouvoir rassembler toutes ces peintures dans un ouvrage de référence dont rêve Bénédicte, ces aquarelles font déjà l’objet d’une édition à tirage limitée de prints de grande qualité, que je numéroterai et signerai. Vous pouvez déjà voir les estampes et les commander sur la boutique du site du château :

http://www.chateaudesourches.com/boutique/

L’imprimeur d’art qui réalise ces impressions garantit que leur qualité (papier, encres) est équivalente à une lithographie classique et un certificat d’authenticité accompagne leur envoi. Vous verrez sur cet article des images d’assez faible définition car il ne s’agit pas de concurrencer les prints !

 « Love affair » est un hybride Itoh récent ( Hybrideur : Hollingsworth, USA, 2005), la dernière variété que j’ai peinte fin mai car elle est plutôt tardive.

« Love affair » est un hybride Itoh récent ( Hybrideur : Hollingsworth, USA, 2005), la dernière variété que j’ai peinte fin mai car elle est plutôt tardive.

Montrer les nuances de couleurs, de formes, de feuillages de toutes ces variétés du seul et même genre Paeonia, voilà un pari qui m’intéresse grandement. Certaines de ses variétés sont des herbacées, d’autres des arbustives, d'autres encore sont des pivoines Itoh ou intersectionnelles provenant du croisement d’une pivoine herbacée avec une pivoine arbustive, ce qui lui donne des qualités particulières de solidité et de rusticité.

 « Madame de Galhau » est une pivoine herbacée, une Lactiflora, double. Obtenteur : Crousse, 1883

« Madame de Galhau » est une pivoine herbacée, une Lactiflora, double. Obtenteur : Crousse, 1883

« Néon » est aussi une Lactiflora . Obtenteur : Nicholls, 1941. On dit d’elle que les fleurs sont de forme japonaise : je suppose en raison du cœur formé de nombreuses étamines pétaloïdes qui le font ressembler à un chrysanthème…

« Néon » est aussi une Lactiflora . Obtenteur : Nicholls, 1941. On dit d’elle que les fleurs sont de forme japonaise : je suppose en raison du cœur formé de nombreuses étamines pétaloïdes qui le font ressembler à un chrysanthème…

 « Amber moon » est une pivoine arbustive hybride de Paeonia lutea.  Obtention de Saunders, USA, 1948.

« Amber moon » est une pivoine arbustive hybride de Paeonia lutea. Obtention de Saunders, USA, 1948.

Une page fixe « Pivoines de Sourches » sera disponible dans la colonne de gauche du blog avec un lien sur la boutique du château. Elle s’enrichira sans doute l’an prochain !
Et bien sûr, je vous souhaite à tous de passer de très belles fêtes de fin d'année!
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9 octobre 2015 5 09 /10 /octobre /2015 16:54

L’Anax empereur (Anax imperator), est la plus grande libellule de France, peut-être la plus belle aussi.

Il ne tient guère en place et patrouille sur son secteur en permanence, un mètre environ au dessus de l’eau. Capable de très brusques accélérations si une autre libellule de bonne taille arrive sur son territoire, il ne fait pas de quartiers. Sur le terrain j’ai déjà entendu des crépitements d’ailes comme si on froissait du papier calque, mais les ailes des grandes libellules sont plus solides qu’on peut l’imaginer! C’est difficile de le prendre en photo, sauf peut-être si on a la chance d’assister à une émergence mais dans ce cas les couleurs ne sont pas encore révélées.

Un mâle d'Anax empereur

Un mâle d'Anax empereur

La profondeur du noir vient en quelques heures mais la vivacité du bleu n’apparaît qu’en plusieurs jours et c’est la lumière du soleil qui la rend si intense, le bleu reste plus terne en captivité. Il s’agit là d’observations de Paul-André Robert qui non content d’être un excellent illustrateur de nature était un auteur d’ouvrages naturalistes réputés dans les années 1960.

Comme pour les Aeschnes en général, il peut se produire aussi que l’Anax se pende à la verticale sur la végétation si la chaleur n’est pas suffisante pour lui permettre de s’envoler ou encore le soir venu. Ces grandes libellules sont alors vulnérables car elles sont dans l’incapacité de décoller mais c’est curieux comme alors leur verticalité et leur immobilité rend leur présence très discrète !

Un mâle de Grande aeschne

Un mâle de Grande aeschne

La Grande aeschne (Aeshna grandis), est presque aussi grande que l’Anax, mais alors que celui-ci est facile à voir en plaine, elle y est beaucoup plus rare, plus présente en altitude modérée. Je l’ai vue pour ma part, dans les tourbières du Haut-Doubs. La rousseur des ses ailes et son vol ample et calme avec de longs planés donnent un spectacle vraiment unique quand elle prend de la hauteur dans les sapins. Elle se détache alors magnifiquement, toute rousse sur un fond vert sombre !

D’un point de vue purement esthétique, chez ces grands anisoptères de la famille des Aeschnes, il faut reconnaître que les mâles sont plus élégants, plus typés, plus colorés et moins lourds que les femelles. C’est un peu une règle générale dans le monde animal car la femelle a intérêt à rester discrète pour mieux assurer son rôle de reproductrice, si bien que le mâle est souvent représenté pour illustrer l’espèce et on peut avoir des difficultés à reconnaître les femelles sur le terrain.

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30 août 2015 7 30 /08 /août /2015 16:51

J’ai retrouvé quelques illustrations à l’aquarelle destinées à la compréhension de phénomènes géologiques. Comme ces fines aquarelles évoquent aussi la végétation, j’ai trouvé amusant de vous les montrer, je vous fais grâce de celles qui sont plus purement schématiques bien que je continue à en faire parfois à l’aquarelle pour peu qu’on me fournisse de bonnes bases de documentation car je n’y connais pas grand-chose en géologie, je l’avoue ! J’apprends quelques petites choses à chaque fois et c’est un avantage de ce métier !

La cluse du Vaudobin, au nord d'Argentan

La cluse du Vaudobin, au nord d'Argentan

Pour les gorges du Vaudobin (département de l’Orne) il fallait montrer qu’une faille traversant le grès dur, peu à peu, s’approfondit et s’élargit formant une cluse. A droite sur la pente un pierrier dont la formation est visible dans la coupe, reste bien dégagé. Sur les parties hautes c’est la lande à bruyères, à gauche le pierrier a été colonisé par des bouleaux et au fond coule le Meillon avec sa petite ripisylve d’aulnes et de frênes. Sans même parler de la coupe, je pense qu’une photo aérienne serait bien moins explicite.

Un haut-marais ou tourbière à sphaignes

Un haut-marais ou tourbière à sphaignes

La seconde illustration, je l’ai réalisée récemment pour le miniguide de la Salamandre sur la flore des tourbières.

Il s’agit là d’une tourbière bombée dont le centre uniquement peuplé de sphaignes et de quelques petites plantes carnivores ne peut accueillir aucune espèce d’arbres ou d’arbustes ; en lisière apparaissent en premier des pins à crochets souvent très déplumés, c’est la pinède à sphaignes. En périphérie on rencontre les bouleaux et les épicéas, c’est la pessière à sphaignes. En se décomposant les sphaignes forment la tourbe noirâtre au fond de la cuvette. C’est la présence d’une couche imperméable au fond de la cuvette qui permet que se forme ce « haut-marais ».

formation d'une bétoire

formation d'une bétoire

Et pour finir, savez-vous ce qu’est une bétoire ?

Et bien voila ce phénomène qui touche les pentes herbues du Pays d’Auge expliqué en 3 petits dessins : des infiltrations d’eau percent peu à peu la couche supérieure de marne puis creusent une cavité en dissolvant le calcaire en dessous et un jour c’est l’effondrement, très dangereux pour le bétail qui fréquente ces pâtures !

Pour les 2 premières illustrations plus complexes, c’était instructif de chercher à différencier les silhouettes des arbres même si c’est de la miniature, en fait ! Ce type de travail oblige à préparer des petits lavis et à les passer rapidement; je fais beaucoup d'essais pour voir comment réagissent mes mélanges et quels résultats ils donnent sur une surface unie, cela apprends aussi à connaître ses couleurs. Les différentes encres de couleur qui existent donnent des résultats très uniformes mais pas très vivants et c'est surprenant que finalement je préfère souvent des pigments minéraux comme le vert oxyde de chrome, le gris de Davy ou le caput mortum qui donnent un peu de grain et de consistance aux aplats.

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16 juin 2015 2 16 /06 /juin /2015 21:34

Je viens de recevoir le miniguide n° 73 de La Salamandre de Juin-juillet 2015 ; il est illustré d’une série de petites aquarelles que j’ai peinte cet hiver et je trouve qu’il est très agréable à consulter !

Miniguide Flore des tourbières

La Salamandre est une revue bien connue des curieux de nature et ce numéro sur les carnivores est passionnant de A à Z. Il est intitulé : Les carnivores à l’attaque ! (voyage dans le monde inquiétant des tueuses de mouches et de libellules).

J’ai eu plaisir à représenter ces petites baies cousines de la myrtille, les très petites droséras et la grande et belle Sarracénie nord-américaine introduite en Europe et qui se maintient par endroits comme à Frasnes où j’ai pu l’admirer, sans pouvoir trop l’approcher car j’y aurais laissé mes bottes !

Le Comaret
Le Comaret

Le miniguide ne présente pas que des plantes carnivores! Voici deux autres des illustrations que j'ai réalisées, le Comaret ou Potentille des marais (Potentilla palustris) n’est pas trop rare mais le Bouleau nain (Betula nana),que j’ai eu la chance de bien voir dans le Jura est très localisé.

Miniguide Flore des tourbières

J’avais déjà illustré le miniguide n° 33 consacré aux fougères, un travail de dentellière à revoir là : http://www.aquarelle-bota-clairefelloni.com/article-21051600.html

La revue fonctionne par abonnement, un miniguide est joint à chaque numéro.

www.salamandre.net

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19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 11:34

Le sol des tourbières est une merveille à observer, dont je ne me lasse pas. J’ai retrouvé mes nombreuses photos car je suis en ce moment en train de travailler sur cette flore pour une prochaine parution. Même s’il n’est pas possible de vous montrer ces illustrations, je peux tout du moins vous en parler et comme support à mon propos, j’ai retrouvé aussi un petit pavé phytosociologique que j’avais réalisé il y a longtemps maintenant pour un guide Gallimard sur le Parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Le sol de la tourbière

On y voit une motte de la tourbière bombée avec, piquées dans la sphaigne de Magellan qui en constitue le « terreau », des petites espèces rares et emblématiques comme l’Andromède (Andromeda polifolia), la Linaigrette engainée (Eriophorum vaginatum) qui forme les petits toupets blancs au fond, et la Canneberge (Vaccinium oxycoccos). Le scirpe cespiteux, à droite devant, et derrière lui la Molinie bleue sont des compagnes habituelles plus communes. Ces deux plantes en touffes forment de solides touradons entre lesquelles la sphaigne subsiste et parfois s’effondre pour former des gouilles où il n’y a pas intérêt à poser le pied ! La sphaigne peut retenir dans ses fibres vingt fois son volume d’eau. Le petit papillon est le Nacré de la canneberge.

Le sol de la tourbière
Le sol de la tourbière

Ci-dessus, les petites pommes de la Canneberge et les fruits dressés de l’Andromède (la fleur est un petit grelot rose) que j’avais prises en photo en été 2008, dans le Jura.

Pour le plaisir j’ai ajouté ci-dessous l’Airelle du Mont Ida (Vaccinium vitis-idea),vue sur la tourbière du Lac des Rousses et la Sarracénie, une américaine qu’on commence à rencontrer dans nos tourbières de France, par exemple à Frasnes.

Le sol de la tourbière
Le sol de la tourbière
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