Ces trois mots peuvent figurer dans ma rubrique « Mots de Bota » car après tout ce sont des mots que nous employons souvent sans bien connaître leur définition précise, nous avons juste l’idée d’un terrain pauvre sur lequel une végétation particulière peut pourtant prospérer. Nous pensons à juste titre que lande est un terme plutôt réservé au nord de la France tandis que maquis et garrigue sont méditerranéens. Nous pensons aussi que ces termes s’appliquent à des espaces colonisés plutôt par des espèces ligneuses même si elles sont petites (la bruyère par exemple est un sous-arbrisseau), sinon nous aurions plutôt affaire à des pelouses sèches.
La lande n’est pas forcément sèche, des landes humides s’établissent en lisière des marais ; par contre les landes perchées sur des sites rocheux sont plutôt des landes sèches. On trouve sur toutes les landes qu’elles soient sèches ou humides une plante commune : la callune (Calluna vulgaris). La présence de la callune donne surtout une indication que le sol est acide.
La présence de deux bruyères du genre Erica permet de préciser s’il est besoin si nous sommes sur une lande humide (Bruyère à quatre angles, Erica tetralix), ou sur une lande sèche (Bruyère cendrée, Erica cinerea).
Ce fragment de panneau montre une lande humide de Basse Normandie avec en bas à droite la bruyère à quatre angles qu’on trouve aussi dans les tourbières.
Les landes atlantiques sont en forte régression et doivent être restaurées et entretenues par le pâturage par exemple, car en fait ce sont des formations qui évoluent naturellement vers le boisement
Pour le site naturel de la Roche d’Oëtre, j’avais représenté un petit morceau d’une lande sèche à cladonies établie sur le rocher avec entre les affleurements de poudingue un sol presque stérile, d'aspect cendreux : un podzol, il se maintient dessus la callune et la bruyère cendrée noyées dans des boules de lichen (des cladonies) et le Millepertuis à feuilles linéaires.
Mais partons maintenant dans le Midi, pour « maquis » et « garrigue », la distinction n’est pas si nette que ça, ce qui a entraîné l’usage récent d’un terme nouveau d’origine espagnole qui regroupe ce genre de milieux pauvres et secs : le matorral.
Le maquis, dans mon idée, suppose pourtant une végétation arbustive assez dense et plus élevée parfois difficilement pénétrable et je le vois plutôt installé sur des sols siliceux (la Corse, le Var par exemple). Mais en fait, les plantes qui figurent sur ce morceau de maquis ne sont pas typique d'un sous-sol cristallin... L'Yeuse (le Chêne vert) s'installe sur tous types de rochers. Entre les chêne verts de gauche à droite, figurent le genévrier cade, l’asperge sauvage et le pistachier térébinthe, le buis derrière une touffe d’euphorbes characias et le houx fragon. Ce sont des plantes qui aiment le calcaire.
Pour la garrigue, j’ai plutôt des images d’arbrisseaux (Cistes, Romarins, Chêne kermès) espacés parsemées toutefois de pins et d’arbustes, et elle me semble associée à des terres calcaires et dolomitiques.
Sur ce pavé (guide Gallimard sur le PNR du Lubéron), j’ai montré la garrigue sur du rocher calcaire compact avec le Ciste cotonneux, la Leuzée conifère. Quand le sol se délite davantage le Romarin peut s’installer ainsi que l’Iris nain.
Le stage récent "Cabinet de curiosités", a donné envie à 5 stagiaires de s'inscrire dores et déjà pour le week-end de printemps, que j'ai annoncé sur ma page "Stages" et qui aura lieu les 5 et 6 Mai 2018. Bien sûr à cette époque-là nous peindrons des fleurs!